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LA SEANCE DU 20 NOVEMBRE EST REPORTEE

Prochaines séances :

Mardi 20 novembre : N. Strawczynski, Théôrein, Pepponi, Aristote.

Mardi 11 décembre :

Journée d’études 2008

Une journée d’études sur le thème « Poser une question : analyses comparées d’un mode d’action et de présence » est prévue les 25-26 janvier 2008.

On peut envisager cette opération de plusieurs manières :

1) L’interrogation peut être conçue d’un point de vue sémantique. On peut partir, par exemple, de la notion de discours entendu comme ensemble de propositions bien ordonnées répondant à une série de questions implicites ou explicites. Nous nous garderons alors de passer de l’implicite du discours à l’implicite psychologique et de postuler d’emblée une intériorité individuelle du sujet parlant à la première personne, prise dans les limites d’une pensée, d’une sensibilité, d’un corps.

2) On peut aussi envisager l’interrogation d’un strict point de vue de logique linguistique. L’interrogation est alors liée à la notion d’assertion qui prend en charge le contenu positif ou négatif de l’énoncé. L’assertion elle-même et ses transformations en réassertion, injonction et interrogation, impliquent les notions de jugement et de proposition.

Mais ce point de vue se désintéresse du sujet réel qui formule la/les propositions i.e. asserte ou interroge. Pas plus que nous ne voulons passer de l’implicite discursif à l’implicite psychologique, nous ne voulons adopter un point de vue de stricte logique linguistique, fondé sur la distinction entre le locuteur –instance de papier–, le seul qu’elle prenne en compte, et le sujet réel de l’énonciation, hors de son champ d’étude.

Pour notre part, c’est la situation et l’/les instance(s) de l’énonciation que nous voulons étudier. Que se passe-t-il lorsqu’on pose une question ? Comment la question intervient-elle, c’est-à-dire dans quel(s) dispositif(s) intervient-elle ? Si la question paraît s’entendre le plus communément du monde comme une demande d’information, dans quel état de l’information s’amorce-t-elle ? Dans quelle mesure échappe-t-elle à cette dépendance à l’égard de l’information ? Quelles sont les stratégies de son adresse et de sa formulation ? Quelles constructions mettant en œuvre les protagonistes, leurs situations, les relations qui les unissent et l’objectif du questionnement cette opération implique-t-elle ? Au-delà des objectifs poursuivis par celui qui pose une question, quels peuvent être les effets corrélatifs de cette opération ?

À travers un tel questionnement, nous cherchons à connaître l’instance réelle de l’énonciation comme une donnée culturelle dont nous ne pouvons préjuger ni de la forme (une ou plurielle), ni de l’extension (spatiale et/ou temporelle), ni des rapports dans lesquels elle est constituée ou qu’elle contribue à établir.